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Sage femmes: elles nous racontent leur quotidien

Agathe est encore célibataire. Fille aînée d’une famille de 12 enfants, elle a 28 ans. Après ses humanités à Bukavu, elle part étudier dans une école technique à Katana (ITEM), de l’autre côté du lac.

 

Agathe travaille depuis 3 ans et a démarré son métier de sage-femme dans un centre de santé sur l’île d’Idjwi. Perfectionniste et consciencieuse, depuis 1 an elle a été appelée dans le staff de la maternité de Monvu. Le médecin chef de l’hôpital lui demande régulièrement de l’assister en salle d’opération pour les césariennes.

L’état ne finance pas les salaires et compte sur les recettes de l’hôpital pour payer le personnel. Lorsque celui-ci est plein, les recettes sont de 10000$/mois. 65 salaires à payer chaque mois. Agathe ne touche jamais plus de 80$ par mois. Parfois il n’est que de 10 ou 15 $ !

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Agathe

Agathe est encore célibataire. Fille aînée d’une famille de 12 enfants, elle a 28 ans. Après ses humanités à Bukavu, elle part étudier dans une école technique à Katana (ITEM), de l’autre côté du lac. Agathe travaille depuis 3 ans et a démarré son métier de sage-femme dans un centre de santé sur l’île d’Idjwi. Perfectionniste et consciencieuse, depuis 1 an elle a été appelée dans le staff de la maternité de Monvu. Le médecin chef de l’hôpital lui demande régulièrement de l’assister en salle d’opération pour les césariennes.

L’état ne finance pas les salaires et compte sur les recettes de l’hôpital pour payer le personnel. Lorsque celui-ci est plein, les recettes sont de 10000$/mois. 65 salaires à payer chaque mois. Agathe ne touche jamais plus de 80$ par mois. Parfois il n’est que de 10 ou 15 $ !

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Gisèle

« Etre sage-femme est un beau métier,  car on vit aux côtés de ces femmes, on écoute leurs histoires, et on partage leurs moments de tristesse et de bonheur. C’est particulièrement important lorsque la pauvreté ne cesse d’augmenter. J’ai aidé des centaines de femmes à accoucher chez elles. Leurs proches venaient me supplier de prendre soin de leurs femmes, sœurs, filles. Moi-même j’étais enceinte, mais j’ai parcouru de longues distances à pied, car je savais que j’étais la seule sage-femme de toute la région. » 

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Angeline

DES SOINS ANTÉNATAls TROP CHERS

 

Angeline a 32 ans. Pendant le travail pour son huitième enfant, elle parvient à sourire malgré ses contractions. Comme beaucoup de femmes à Idjwi, ses bébés nés au cours des cinq dernières années sont venus au monde à domicile - non par choix mais par nécessité.                                                         

« J'ai accouché trois fois chez moi, dit Angeline. A chaque accouchement, la saison des pluies m’empêchait de me rendre à l’hôpital et j'ai dû accoucher à la maison. Les pistes étaient impraticables, même à moto. J'avais peur pour mon bébé ainsi que pour moi. »    

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Contexte

« Dans de nombreux pays d’Afrique, une femme sur deux accouche seule, et près de 200 000 femmes meurent chaque année faute de soins basiques pendant la grossesse et l’accouchement. Pourtant, 80% de ces décès peuvent être évités par des sages femmes. »


Sur l’île d’Idjwi, la situation sanitaire est particulièrement alarmante. Les distances sont grandes pour accéder au centre de santé le plus proche, et ces centres pour la majorité, ne disposent pas d’eau ni d’électricité. Les routes souvent impraticables et les moyens de transport limités (à pied ou à moto) sont la cause de mortalité pour une femme enceinte qui a besoin d’une césarienne, un enfant victime d’un accident de la route. L’ambulance n’a pas toujours accès en saison des pluies. Il n’existe qu’un seul hôpital de référence, situé à l’extrême sud de l’île (40KM de large et 90 km de long). L’hôpital a une capacité de 150 lits, avec 200 accouchements par mois et un taux de césarienne dépassant les 20%. Il est équipé d’une Byniola, maison d’attente pour les femmes devant accoucher. Celles-ci attendent sur place parfois plus de 3 semaines avant leur accouchement, laissant leurs nombreux autres enfants seuls au village, surveillés par une tante, ou amie proche. Durant tout ce temps d’attente, le champ n’est pas cultivé et la famille s’enfonce de plus en plus dans la grande pauvreté. Compter qu’une famille vit en moyenne avec moins de 1$ / jour.

Vision

« Pour bâtir des systèmes de santé qui répondent aux besoins de la femme, MMS investi dans la Sage Femme à travers la formation, le renforcement des capacités, et tout l'équipement nécessaire en termes des matériels. L’objectif de MMS est d'améliorer leurs conditions de travail pour lutter contre les décès maternels et infantiles et met tout en œuvre pour acquérir le matériel médical et installer l’électricité solaire sur plusieurs centres de santé.»

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